Je me suis lancée en tant que chargée de communication freelance sans attentes précises, mais je dois reconnaitre que la réalité m’a surprise. En effet venant d’une famille où l’entrepreneuriat était méconnu, je ne connaissais personne ayant créé son entreprise. Personne à qui poser mes milles questions. Alors je me suis lancée en essayant de m’adapter à toutes les situations.
Le temps de travail
Le premier à priori, qu’on a tous en tête sur le freelance est son temps de travail. Il parait qu’il l’adapte comme bon lui semble, en faisant des semaines de 10h et travaillant sur un bateau quelque part dans les Caraïbes. Alors il y a du vrai et du faux. Certes il est vrai que je choisis mes horaires, mais il est faux de dire que personne ne m’impose mes horaires. Quand on est à son compte notre patron c’est nos clients et leurs horaires sont les nôtres. Je dois faire en sorte de me rendre disponible aux mêmes heures qu’eux auquel cas ils seraient agacés de ne jamais m’avoir au téléphone. Au-delà de manquer des coups de fil importants, il y a une question d’image. Je suis jeune, je débute encore, je ne veux pas laisser croire que je travaille quand bon me chante. Respecter des horaires de travail c’est également montrer que je respecte les délais.
Enfin en ce qui concerne le coté mobile du freelance, dans l’idée il est vrai que je peux travailler n’importe où tant qu’il y a une connexion internet. Mais certaines de mes tâches nécessitent un ordinateur de bureau plutôt qu’un ordinateur portable, un plan de travail, de l’ombre, du calme, etc. Cela dépend beaucoup du freelance j’imagine, mais j’ai personnellement du mal à travailler de n’importe où. Mon bureau reste, pour moi, l’endroit le plus propice à la création.
Un vrai bureau à Créapolis 👍🏻
L'argent
Comme tout créatif qui se lance à son compte, j’étais partie de l’idée que si j’arrivais à me faire 500€ tous les mois j’étais déjà contente. Bonne nouvelle j’ai toujours fait plus et heureusement. Quand on se lance on ne se rend pas compte des charges, ajoutez à cela que j’étais encore chez mes parents et que prendre un appartement était ma priorité. On comprend vite qu’avec 500€ je n’aurais pas été bien loin.
Il y a malheureusement cette image du créatif passionné qu’on rémunère mal voire pas du tout. Alors on se sous-estime beaucoup au début, on brade nos prix. En soit c’était une bonne chose, car j’ai pu me faire la main sur mes premiers clients, me former et faire des erreurs que je ne fais plus maintenant. Mais il faut vite faire le calcul entre nos compétences et nos charges. Ces deux éléments nous obligent à augmenter nos tarifs pour s’y retrouver.
Aujourd’hui j’ai une rémunération qui me convient vis-à-vis du travail que je réalise, de mes charges professionnelles et de ma vie personnelle. Tant que je peux me payer des vacances, je me dis que ça en vaut la peine !
Les clients
L'entourage
L’entourage est sûrement l’élément qui m’a le plus surprise. Alors que je m’attendais à des réticences de la part de mes proches quand je me suis lancée, j’ai au contraire reçu que des encouragements et des félicitations. Pour rappel, je sortais de mes études en communication et j’avais 21 ans. Malgré cela je suis restée plus que modeste car j’avais maintenant bien conscience que je ne voulais pas décevoir tous mes proches.
Un an et demi plus part, maintenant que je peux légitimement dire « j’ai réussi », j’ai bizarrement plus personne pour me féliciter. Loin de moi l’idée de vouloir me plaindre et chercher des mérites. Seulement je pense que les gens prennent la création d’une entreprise comme acquise et ne se rendent pas compte du temps et du travail dépensés pour arriver à la faire tourner. La réussite de notre entreprise est un mérite et un succès, je pense, très personnel, difficile à partager.
En conclusion les aprioris autours des freelance en communication sont nombreux et sont souvent loin d’être réels. Il faut savoir que les étudiants ont déjà ces préjugés à l’esprit durant leurs études. Même si les attentes de chaque freelance sont différentes, la réalité est souvent la même pour tous. Et cela peut surprendre les premiers mois. Je dirais que la capacité d’adaptation joue un rôle clé dans la réussite de votre projet. Alors si vous êtes motivés et déterminés pour vous lancer en tant qu’indépendant, et que vous détenez une idée de projet innovant, je vous conseille de foncer et de ne pas sous-estimer votre travail ! En effet, il est important d’avoir confiance en soi et de prendre conscience que votre travail a de la valeur. Et si vous ne vous sentez pas encore prêts à créer votre entreprise, j’espère que mon article vous aura motivé et rassuré.